« Pour moi, ces enfants sont victimes de violence intra-familiale. On en reparlera vous verrez. Je prends les paris. Les parents prétendent que c’est un loisir – qui rapporte des millions -, moi j’appelle ça un travail dissimulé. Un travail pénible, harassant, et dangereux, quoi qu’ils en disent. Un travail qui isole ces mineurs et les expose au pire. (…) »
Étiquette : 18
Petit pays
« Bien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis. »
Mon amie adèle
« Le passé est aussi éphémère que le futur – il n’est que perspective, fumée et miroir. Comment pourrait-on s’y fier ? Disons que deux personnes expérimentent exactement la même situation, demandez-leur après de la raconter. Leurs versions seront bien sûr similaires, mais toujours avec des différences. Il y a autant de vérités qu’il y a de gens sur cette terre. »
QI
« Il y a des barreaux aux fenêtres.
D’après mon expérience, les barreaux ont deux fonctions. Soit ils empêchent les gens d’entrer, soit ils les empêchent de sortir. Je me demande, tandis qu’une sensation de malaise s’installe au creux de mon estomac, à quoi servent les nôtres. »
La meilleure des vies
« L’échec permet de vous dépouiller de tout ce qui n’est pas essentiel. J’ai abandonné toutes les prétentions qui m’éloignaient de moi-même, et j’ai commencé à consacrer toute mon énergie au seul projet qui me tenait véritablement à cœur. Si j’avais connu le succès dans tel ou tel domaine, je n’aurais peut-être jamais trouvé la détermination nécessaire pour réussir dans la seule arène où j’étais persuadée d’avoir ma place. Ce fut une libération : ma plus grande peur dans la vie s’étaient réalisée, et j’étais toujours vivante… Ainsi, c’est en touchant le fond que j’ai trouvé le socle sur lequel rebâtir mon existence. »
Jamais Plus
« On se ressemble », a-t-il dit. Là, je l’ai regardé dans les yeux. « Toi et moi ? » « Non, les plantes et les humains. Les plantes ont besoin d’amour pour survivre. Les humains aussi. Dès la naissance, on a besoin de l’amour de nos parents pour survivre. S’ils nous accordent assez d’attention, on devient de meilleurs humains. Mais s’ils nous négligent… » Il s’est interrompu, l’air triste, s’est essuyé les mains sur ses genoux comme pour en ôter les dernières traces de terre. « S’ils nous négligent, on se retrouve S.D.F. et incapable d’accomplir aucune action valable. » Ses paroles m’ont mis le cœur à l’envers. Je ne savais pas quoi répondre. Était-ce ainsi qu’il se voyait ? Il allait se relever quand j’ai prononcé son nom. Du coup, il s’est rassis dans l’herbe et je lui ai désigné la rangée d’arbres qui longeaient la clôture gauche du jardin. « Tu vois le plus haut de tous ? » Au milieu se dressait un chêne qui dominait les autres. « Il a poussé tout seul. La plupart des plantes ont besoin de beaucoup de soins pour survivre. Mais d’autres, comme les arbres, sont assez fortes pour ne se fier qu’à elles-mêmes. » Je ne savais pas trop s’il comprenait où je voulais en venir, mais il devait comprendre qu’il était assez fort pour survivre à tout ce qui avait pu lui arriver dans l’existence. Je ne le connaissais pas bien, mais je voyais qu’il était résistant. Infiniment plus que je ne le serais sans doute à sa place. Il ne quittait plus l’arbre des yeux, au point de ne plus cligner des paupières. Quand, enfin, il les a remuées, ça n’a été que très légèrement, avant de se remettre à considérer la pelouse. À la façon dont sa bouche se tordait, j’ai cru qu’il allait faire la grimace, et puis non, il a souri légèrement. »
