54 Minutes

« – Le deuil est un trou béant, pas vrai ? dis-je doucement.

Je ne sais même pas s’il m’entend, mais ces paroles sont autant pour moi que pour lui.

– Il est partout, il consume tout. Certains jours, tu crois ne plus pouvoir continuer parce que le désespoir est la seule chose qui t’attend. Certains jours, tu ne veux pas continuer parce qu’il est plus facile d’abandonner que d’être à nouveau blessé. »

Moon Brothers

« Alors donc,
faites tout ce que vous voulez, même si
on essaie de verrouiller votre porte d’entrée.
Soyez courageux,
Ouvrez la porte du jardin à minuit,
laissez entrer les bruits, ou les démons,
je sais pas, moi, courez, échappez-vous si nécessaire,
si c’est la seule chose à faire
pour pouvoir vivre. Et si quelqu’un tente de vous arrêter,
dites lui que votre vie c’est la seule chose
que vous puissiez sauver. »

Les collisions

« L’humain devrait se soucier de ce qui est véritablement important.
– Genre?
– Le fait qu’on soit une calamité. Et ça va bien au-delà de notre système. Espèce douée d’intelligence… Tu parles! Faut voir ce qu’on en fait de notre gros cerveau : on sait aller sur la lune et on a le matériel pour faire sauter la planète en quelques secondes, mais la moitié de la population crève de faim et on ne peut toujours pas soigner le cancer. L’humain, c’est de la grosse saloperie. »

Et ils meurent tous les deux à la fin

« Je t’aurais aimé si on avait eu plus de temps. (Je finis par lâcher le morceau parce que c’est ce que je ressens en ce moment, et ce que j’ai ressenti pendant toutes les secondes, minutes et heures qu’on a passés ensemble.) Peut-être que je t’aime déjà. J’espère que tu ne m’en veux pas de te dire un truc pareil, mais je sais que je suis heureux. Les gens ont tout un tas de règles pour savoir au bout de combien de temps on a le droit de dire ça. Même s’il nous reste peu de temps, je ne te mentirai pas. Les gens gaspillent du temps à attendre le bon moment, malheureusement on n’a pas ce luxe. Si on avait toute notre vie devant nous, je parie que t’en aurais marre de m’entendre te répéter à quel point je t’aime, parce que je suis sûr que c’est ce qui se serait passé. Mais comme on va mourir, je peux te le dire autant de fois que je veux : je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime. »