Le plus doux des poisons

« — Tu crois que tu as été choisie parce que tu n’as rien à offrir. (Iel marque une pause.) Est-ce qu’il t’est venu à l’idée que, peut-être, tu as été choisie parce que ce que tu as à offrir est différent ?

Je ne sais pas quoi répondre.

— Tu crois que tes actions ne comptent pas ? Que la gentillesse n’a pas de pouvoir ?

— Pas ici, dis-je.

— Surtout ici, au contraire. (Iel relâche mes épaules.) Ceux qui semblent y être le plus imperméables sont ceux qui en ont le plus besoin.

Je renifle et m’essuie les joues avec les paumes.

— Sauf que ça ne marche pas.

Iel sourit.

— Pardonne-moi cette comparaison, mais… la gentillesse, c’est comme un poison. Elle n’agit pas toujours tout de suite. (Iel croise les mains.) Ton pouvoir est de ceux qui accompagnent quelqu’un à vie. Les flammes magiques émerveillent, les épées magiques tranchent. Mais, sur leur lit de mort, ce n’est pas de ça dont les gens se souviennent. Et, crois-moi, j’en ai vu, des lits de mort. »

Les enfants sont rois

« Pour moi, ces enfants sont victimes de violence intra-familiale. On en reparlera vous verrez. Je prends les paris. Les parents prétendent que c’est un loisir – qui rapporte des millions -, moi j’appelle ça un travail dissimulé. Un travail pénible, harassant, et dangereux, quoi qu’ils en disent. Un travail qui isole ces mineurs et les expose au pire. (…) »