« — Tu crois que tu as été choisie parce que tu n’as rien à offrir. (Iel marque une pause.) Est-ce qu’il t’est venu à l’idée que, peut-être, tu as été choisie parce que ce que tu as à offrir est différent ?
Je ne sais pas quoi répondre.
— Tu crois que tes actions ne comptent pas ? Que la gentillesse n’a pas de pouvoir ?
— Pas ici, dis-je.
— Surtout ici, au contraire. (Iel relâche mes épaules.) Ceux qui semblent y être le plus imperméables sont ceux qui en ont le plus besoin.
Je renifle et m’essuie les joues avec les paumes.
— Sauf que ça ne marche pas.
Iel sourit.
— Pardonne-moi cette comparaison, mais… la gentillesse, c’est comme un poison. Elle n’agit pas toujours tout de suite. (Iel croise les mains.) Ton pouvoir est de ceux qui accompagnent quelqu’un à vie. Les flammes magiques émerveillent, les épées magiques tranchent. Mais, sur leur lit de mort, ce n’est pas de ça dont les gens se souviennent. Et, crois-moi, j’en ai vu, des lits de mort. »
